Le Festival de Cannes a annoncé aujourd’hui que la réalisatrice et scénariste italienne Alice Rohrwacher présidera le Jury de la Caméra d’or lors de sa 78e édition, qui se tiendra du 13 au 24 mai 2025. Ce prix prestigieux récompense le meilleur premier long métrage présenté en Sélection officielle, à la Semaine de la Critique ou à la Quinzaine des Cinéastes, célébrant ainsi les nouveaux talents du cinéma mondial.

Alice Rohrwacher, figure emblématique du renouveau du cinéma italien, succède au duo Emmanuelle Béart et Baloji, qui avait décerné la Caméra d’or en 2024 à Halfdan Ullmann Tøndel pour son film LA CONVOCATION (Armand), présenté dans la section Un Certain Regard. La cinéaste, dont l’œuvre singulière allie réalisme poétique et onirisme, est une habituée de la Croisette, où elle a marqué les esprits avec ses films empreints de délicatesse et de profondeur. « Les premières fois sont toujours importantes et nous accompagnent toute notre vie », a déclaré Alice Rohrwacher dans un communiqué officiel. « Comme on entre dans une pièce inconnue, comme on s’approche de l’être aimé pour un premier baiser, comme on accoste sur un rivage étranger. Il y a quelque chose de doré qui entoure ces moments dans notre mémoire. Est-ce pour cela que le prix le plus prestigieux consacré aux premières œuvres s’appelle la Caméra d’or ? »

Une cinéaste intimement liée à Cannes
Le parcours d’Alice Rohrwacher est étroitement lié au Festival de Cannes, où elle a présenté la plupart de ses œuvres. Son premier long métrage, CORPO CELESTE (2011), un portrait sensible d’une adolescente en quête de sens, avait été révélé à la Quinzaine des Cinéastes. En 2014, son deuxième film, LES MERVEILLES (LE MERAVIGLIE), a remporté le Grand Prix en Compétition, explorant avec finesse la vie de jeunes sœurs confrontées à l’intrusion de la modernité dans leur univers rural. En 2018, HEUREUX COMME LAZZARO (LAZZARO FELICE), une fable sur l’innocence face à la corruption morale, a décroché le Prix du Scénario ex-aequo, saluant son écriture unique. Enfin, LA CHIMÈRE (2023), considéré comme l’aboutissement d’une trilogie informelle, a séduit par sa réflexion sur le passé et les origines, confirmant son style teinté de réalisme magique.
Au-delà des longs métrages, Alice Rohrwacher excelle dans le documentaire et le court métrage, explorant des thématiques récurrentes telles que la jeunesse, la ruralité et la mémoire. Des œuvres comme FUTURA (2021) ou LES PUPILLES (LE PUPILLE, 2022), présenté à Cannes, témoignent de sa capacité à renouveler son langage cinématographique. En 2024, elle a co-réalisé ALLÉGORIE CITADINE avec l’artiste JR, revisitant l’allégorie de la caverne de Platon, un motif cher à son univers.

Une présidente idéale pour la Caméra d’or
Le choix d’Alice Rohrwacher pour présider ce jury apparaît comme une évidence. Son cinéma, qui capture « l’éclat doré des débuts » et célèbre les premières fois, résonne profondément avec la mission de la Caméra d’or : distinguer une œuvre prometteuse, un souffle naissant. Sa sensibilité, mêlant le naturalisme de Vittorio De Sica et l’onirisme de Federico Fellini, fait d’elle une observatrice privilégiée des nouveaux talents. Lors de la cérémonie de clôture, le 24 mai 2025, Alice Rohrwacher et son jury auront la lourde tâche de choisir parmi les 23 premiers films en lice, issus des différentes sections du Festival. Ce moment, toujours chargé d’émotion, mettra en lumière une nouvelle voix du cinéma, perpétuant la tradition d’excellence et de découverte de Cannes.

Un Festival sous le signe de l’émerveillement
Cette nomination s’inscrit dans une édition 2025 placée sous le signe de l’émerveillement, comme l’ont souligné les organisateurs. Avec Juliette Binoche à la tête du Jury de la Compétition officielle et Robert De Niro honoré par une Palme d’or d’honneur, le Festival promet une célébration du cinéma dans toute sa diversité. Alice Rohrwacher, par son regard exigeant et poétique, incarne parfaitement l’esprit de la Caméra d’or. Sa présidence annonce une édition vibrante, où les débuts cinématographiques seront célébrés avec la même passion qu’elle insuffle dans chacune de ses œuvres.