Décès de la réalisatrice Marie Garel-Weiss à l’âge de 55 ans

Le cinéma français est en deuil. La réalisatrice et scénariste Marie Garel-Weiss s’est éteinte le samedi 19 avril 2025 à l’âge de 55 ans, des suites d’un cancer du cerveau, à son domicile de Moëlan-sur-Mer, dans le Finistère. Entourée de ses proches, elle est restée chez elle jusqu’à ses derniers instants, comme l’a confié son époux, Ferdinand Berville, au journal La Charente Libre : « Elle nous a quittés entourée des siens, elle est restée jusqu’au bout à la maison. »
Née le 21 mai 1969 à Pont-Aven, dans le Finistère, Marie Garel-Weiss a marqué le cinéma français par son regard singulier, à la fois brut et tendre, sur les fragilités humaines. Après une carrière débutée comme scénariste, notamment pour ATOMIK CIRCUS, LE RETOUR DE JAMES BATAILLE (2004) de Thierry Poiraud, avec Vanessa Paradis et Benoît Poelvoorde, et PROPRIÉTÉ INTERDITE (2011) d’Hélène Angel, elle se fait un nom en tant que réalisatrice avec son premier long-métrage, LA FÊTE EST FINIE (2017). Ce film, inspiré de son propre parcours face à la toxicomanie, raconte l’amitié entre deux jeunes femmes en centre de désintoxication. Salué par la critique, il remporte plusieurs distinctions, dont le prix de la meilleure interprétation féminine au Festival international de Saint-Jean-de-Luz.
En 2021, elle réalise pour Arte le téléfilm QU’EST-CE QU’ON VA FAIRE DE JACQUES ?, une œuvre bouleversante sur la schizophrénie et ses répercussions familiales, récompensée au Festival de la fiction TV de La Rochelle. Son dernier long-métrage, SUR LA BRANCHE (2023), une comédie douce-amère coécrite avec son mari Ferdinand Berville, réunit un casting prestigieux avec Benoît Poelvoorde, Daphné Patakia, Agnès Jaoui et Raphaël Quenard. Le film, loué pour son écriture burlesque et son humanité, témoigne de son talent à dépeindre des personnages en déséquilibre avec une tendresse espiègle.
Marie Garel-Weiss laisse derrière elle trois filles, Lou (35 ans), Clémence (30 ans) et Iris (10 ans), ainsi que son époux, Ferdinand Berville. Sa productrice de toujours, Marie Masmonteil (Elzévir Films), a salué une cinéaste « ardente et sincère », dont les œuvres capturaient les vertiges de la vie avec une lucidité lumineuse. Sur Instagram, Carla Bruni, amie proche, lui a rendu un hommage émouvant : « Ma Marie, tu vas me manquer. Je pense à notre amitié lumineuse et immédiate. »
Une cérémonie en son hommage sera organisée à Paris. Le cinéma français perd une voix unique, dont l’héritage continuera d’inspirer.