En salles : « SCREAM VI »
C’est un des slashers les plus importants du cinéma qui fait son retour sur les écrans ce 8 mars 2023. Son premier opus, dirigé par Wes Craven, avait relancé le genre en 1996, popularisé par le HALLOWEEN de John Carpenter et la saga des VENDREDI 13.
En 2011, SCREAM 4 était annoncé comme le point de départ d’une nouvelle trilogie pour la franchise mais la côte de popularité de cet épisode auprès des fans et le décès du réalisateur Wes Craven, quatre années plus tard, ont conduit à l’avortement du projet.
Il aura fallu attendre 2022 pour assister à la résurrection de la saga entre les mains du collectif Radio Silence dont les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett sont des fans de la première heure. L’idée étant de repartir, au moins, sur nouvelle trilogie. Cette cinquième suite « héritée » avait rencontré un succès dépassant les attentes des studios, renouant avec des spectateurs nostalgiques et attirant dans ses filets un nouveau public grâce à une jeune génération d’acteurs au service d’une intrigue meta. Il n’en fallait pas plus pour donner le coup d’envoi d’un sixième volet qui arrive aujourd’hui dans les salles françaises, deux jours avant sa sortie américaine.
Comme pour SCREAM 2 de 1997 dont il est le miroir, SCREAM VI pointe le bout de son couteau un an à peine après son prédécesseur pour nous plonger dans le quotidien des survivants des dernières attaques de Woodsboro.
Contrairement à beaucoup de suites du genre qui se contentent d’utiliser les mêmes ingrédients pour reproduire une recette sans surprise, SCREAM VI étonne par sa volonté de réinventer la saga en proposant du nouveau, à commencer par le décor, planté cette fois-ci à New York, ville insomniaque de tous les possibles. C’est dans cette grosse pomme que nous retrouvons nos petits nouveaux à la période d’Halloween, idéalement choisie par les scénaristes pour faire sortir dans les rues une horde de personnes déguisées en… Ghostface !
Un cran plus gore, ce nouveau SCREAM déstabilise sans trop désarçonner son spectateur et joue sur les émotions avec le retour d’un ancien personnage très apprécié des fans et un hommage à tous les précédents opus de la franchise. La scène d’ouverture, pleine de surprises, enchante et déroute autant que le dernier acte qui tient en équilibre malgré son excentricité. Le ton est toujours dominé par un mélange de références cinématographiques pointues, de mystère à élucider, de morts sanglantes et de chronique familiale que l’humour ne délaisse jamais.
On pourrait ne pas évoquer l’absence de Neve Campbell, légendaire « scream queen » de la saga depuis 1996, tant celle-ci est curieusement anecdotique. Pour la première fois, celle qui prête ses traits à l’héroïne Sidney Prescott n’a pas souhaité participer à un film SCREAM, jugeant le salaire proposé par la production trop faible. Pour autant, le film n’en souffre pas et utilise l’espace libre pour développer le profil des nouveaux personnages auxquels le cinquième épisode ne parvenait pas toujours à nous sensibiliser.
Un sixième volet moins obsédé par sa thèse que le précédent et plus affirmé dans ses scènes de tension qui nous rappellent que tout le monde peut y passer…